Nous devons cette méthode de questionnement à David Grove, psychologue Néo-zélandais qui a commencé à développer ces techniques au début des années 1980 dans le cadre d’un travail sur les méthodes cliniques de résolutions de traumatismes.
Après avoir étudié les notes de thérapeutes célèbres comme Virginia Satir et Carl Rogers, il a remarqué qu’ils bousculaient le cadre de référence de leurs clients en introduisant leur propre modèle du monde en reformulant subtilement ce que le client disait.
En effet, lorsqu’un thérapeute opère d’infimes changements aux paroles prononcées par le client les implications peuvent être très significatives. Ce client doit alors avoir recours très souvent à des processus de traduction supplémentaires et à une gymnastique mentale pour réorienter les présupposés du thérapeute. En conséquence la thérapie glisse de manière subtile vers une direction déterminée par la carte du monde du thérapeute.
En interférant avec la description du client de ses symptômes, David Grove affirme que les thérapeutes bien intentionnés peuvent priver leurs clients de l’expérience même dont ils avaient besoin pour modifier leurs comportements non désirés.
Il s’est ainsi demandé comment préserver complètement l’expérience d’un client avec une interférence minimum de la part du thérapeute. Il a réalisé cela en identifiant un certain nombre de questions très simples avec une syntaxe particulière et une méthode unique de restitution. Ces questions contenaient un minimum de présuppositions et furent donc appelées « Clean Language ».
Le Clean Language valide l’expérience du client tout en facilitant la « mise en forme » ou la « naissance » de l’information symbolique qui est normalement en dehors de la conscience quotidienne. En faisant ainsi cela catalyse le processus d’auto-guérison.
12 questions et la manière clean de les poser
Le Clean Language est une technique de questionnement qui s’adresse directement à la métaphore du client. D’apparence facile car les questions sont celles que nous utilisons au quotidien, la question est précédée par la répétition exacte de mots du client dans une syntaxe particulière. Les questions se distinguent des questions courantes par leur forme qui est directe et minimaliste . La liste de questions de base vous en donne un aperçu.
Qu’est-ce que la question cherche à définir ? | X, Y : éléments dans la métaphore ou symboles |
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Attributs | Quel genre de X est ce X? Y a-t-il autre chose à propos de X ? |
Localisation | Où est ce X ? |
Métaphore | Et [résumer les réponses], c’est comme quoi ? |
Relation | Y a-t-il une relation entre X et Y ? Et quand X, qu’est-ce qui arrive à Y ? |
Temps | Qu’est-ce qui se passe après X ? Qu’est-ce qui se passe juste avant X ? |
Source | D’où pourrait venir X ? |
Intention | Qu’est-ce que X aimerait qu’il arrive ? |
Condition | Est-ce que X peut ? Qu’est-ce qu’il doit se passer pour X ? |
L’apprentissage du questionnement est facilité par la Boussole de Clean Coaching.
Avantages de Clean Language
Ayant adopté le Clean Language dans mes coaching, je mesure son intérêt pour les clients. Avant je dépensais beaucoup d’énergie pour sortir mes clients des ornières de pensée difficiles à quitter. Les questions Clean sont peu connues et apparaissent inoffensives. L’entretien prend un caractère ludique. Le client ne se défend plus et peut consacrer toute son énergie pour trouver ses propres solutions dans une zone de confort, où il a trouvé sa métaphore.
Source: « Manuel de Clean Coaching » de Bogena Pieskiewicz, InterEditions 2016.